Vang Vieng, émotions fortes et découverte d’un paradis laotien

Antonin

À mi-chemin entre Vientiane et Luang Prabang se trouve Vang Vieng. Cette petite ville est aussi célèbre pour ses paysages de carte postale que pour sa réputation sulfureuse. Qui dit « clichés », dit « va vérifier toi-même ». C’est ce qu’on a fait…

En espérant que la pluie va un peu nous laisser tranquilles, nous mettons les voiles en direction de Vang Vieng. La ville n’a pas la plus belle réputation du Laos : plaque tournante de la drogue, passage obligé pour le backpacker en quête de soirées et d’ivresse et pas mal d’accidents chaque année. Mais les choses semblent avoir changé, les activités louches ou dangereuses ayant pour la plupart disparu ou étant plus réglementées. Comme d’habitude, on préfère voir que croire.

De Luang à Vang : mille et un virages sur une route incroyable

Nous embarquons donc à Luang Prabang dans un minibus tout ce qu’il y a de mini, qui doit nous emmener à destination 6 heures plus tard. À défaut d’être confortable, le trajet sur la petite RN13 est juste magnifique. Nous enchainons les montagnes en forme de pain de sucre, et traversons dans la brume des sommets plusieurs villages isolés sortis de nulle part.

Le seul regret dans ce genre de trajet est de ne pas enfourcher sa propre moto pour s’arrêter où bon vous semble et profiter de ces panoramas extraordinaires. À méditer pour un prochain voyage !

scooter à Viang Vieng
Expédition scooter à Vang Vieng

Après notre première nuit sur place, nous décidons de nous éloigner un peu de la ville qui ne possède pas de charmes particuliers, à l’inverse de sa région. Nous dégotons sur internet un resort avec plusieurs bungalows donnant sur un lac à une vingtaine de kilomètres de là, juste ce qu’on cherchait !

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Une location de scooter qui tourne au vinaigre

Nous ne le savions pas encore, mais se rendre jusque là bas s’est transformé en véritable parcours du combattant. La faute à une malheureuse location de scooters qui a mal, mais vraiment très mal tournée. Nous avions vécu la rupture de 4×4 dans l’Outback, nous avons ce jour-là gouté à la rupture de scooter dans les rizières. De retour au magasin, en ayant auparavant gouté au plaisir de la mousson, harnaché sur un scooter lui-même installé dans la benne d’un camion — je vous laisse imaginer le tableau — nous retrouvions notre loueur qui, ô surprise, ne semble plus connaitre un seul mot d’anglais après que nous ayons émis l’hypothèse d’un remboursement. Le ton monte quand cet escroc, on ne peut pas l’appeler autrement, refuse même de nous restituer nos passeports.

Dans ce genre de pays, il ne faut pas compter sur la police pour arranger ce genre de situation, ça ne vous en coûtera que plus cher ! Après le temps des menaces et des noms d’oiseaux, Kevin décide de tenter le bluff. Il démarre le scooter qui marche encore, et explique que nous allons revendre son deux-roues en ville pour récupérer notre argent. La réponse ne se fait pas attendre, le loueur retourne dans son magasin et ressort… UNE MACHETTE à la main ! Avant que la situation ne dégénère totalement, un ami du vendeur décide de jouer aux arbitres et nous rembourse notre argent.

Notre première mésaventure asiatique se terminera donc sans bobo, juste un peu plus de méfiance envers certains locaux et c’est bien dommage ! Comme un symbole d’une journée où on aurait dû rester au lit, alors que nous avions trouvé deux nouvelles bécanes pour enfin rejoindre la région des lacs, voilà qu’au détour d’un village, un poulet kamikaze décide de se jeter la tête la première dans les roues de mon scooter. Plus de peur que de mal pour l’un comme pour l’autre, nous atteignons enfin le fameux resort, le bien nommé Nirvana.

Le Nirvana, un resort qui porte bien son nom

Nous aurions pu croire que l’enchainement de ces signes ne présageait rien de bon quant à notre destination. À l’inverse, nous avons découvert un véritable coin de paradis monté de toute pièce par un expatrié français. Des bungalows avec une vue imprenable sur un immense lac où cohabitent les pêcheurs locaux et une tribu de singes réfugiés sur un petit îlot. Mais ce n’était qu’une mise en bouche.

L’heure de l’apéro arrivant, nous rejoignons Christophe (le propriétaire) pour en savoir un peu plus sur lui et son parcours. Il nous propose alors d’explorer le lac et ses îles. « Avec plaisir, où est ton bateau ? Bah vous êtes dessus les gars ! ».

Le bar était donc le bateau, et le concept nous a régalés. Une tiger à la main, voilà que nous dérivons sur le lac, sur fond de mix des 80’s créé par le capitaine, et sous le regard amusé des habitants du village voisin. Une expérience à part. Nous rencontrons aussi le bébé de Christophe, un macaque de deux mois (la petite Angie) sauvé de la mort après que sa mère ait trouvé la mort. Avec des animaux comme ça, je vous promets, on ne peut que devenir gaga !

Les environs de Vang Vieng : petit paradis sur terre

Le lendemain, nous partons toujours à scooter à la découverte de la région de Vang Vieng. Sous un ciel azur, les rizières d’un vert éclatant défilent sous nos yeux émerveillés. Un petit coup d’œil sur la route est quand même nécessaire pour éviter les troupeaux de vaches et autres chiens errants.

À défaut de blue lagoon, une expédition souterraine

Au bout d’un chemin, en pensant rejoindre un lagon dont on nous avait parlé en ville, nous rencontrons deux Laotiens en pleine sieste (l’activité favorite du pays). L’un d’eux se réveille alors : « you come to visit the cave, come come! » Ce n’était pas vraiment le plan, mais allons-y quand même. Deux minutes plus tard, nous sommes embarqués dans une marche de 3 km en plein lit de rivière, tout sauf équipés pour ça. Mais ce n’est que le début des surprises.

Finalement arrivés à la fameuse grotte, notre guide nous conduit dans un véritable labyrinthe souterrain où nous alternons les plaisirs : passage sur bouts de bois-patinoire surplombants des fosses dont nous ne préférons pas connaitre la profondeur, sessions en rampant dans des veines à peine plus grosses que nous en luttant pour y trainer nos sacs bien trop gros, rencontres avec des araignées plus grosses que nos poings, tout y passe ! Autant dire que nous sommes heureux de sortir de là !

De retour aux scoots et quelques kilomètres plus loin, nous trouvons enfin le soi-disant « blue lagoon » : une marre d’un délicieux marron/vert agrémentée de quelques cordes pour jouer aux singes. Peu importe, après tant d’émotions et encore recouverts de boue, nous méritions bien un petit bain.

sortie grotte vang vieng
Heureux d’être sortie entiers de la grotte !

De retour au Nirvana, nous profitons une dernière fois du magnifique cadre de vie et allons nourrir la tribu de singes à coup de lancers de bananes depuis notre embarcation. Ceux-là sont plutôt sauvages et notre ami laotien, ayant gouté aux crocs de ceux-ci, nous déconseille de débarquer sur l’île.

Un dernier câlin à Angie et nos adieux faits à Christophe, nous partons le lendemain pour prendre notre bus en direction de la capitale Vientiane.

Vang Vieng aura été une grande étape, un concentré de beautés, et d’émotions fortes, que nous conseillons à chaque voyageur qui se promènerait dans ces contrées.

Notre album de Vang Vieng

Antonin

Je suis l'ancien et le sage du duo, ou pas... 30 ans fêtés chez les kangourous, en me jetant dans le vide à 4500m d'altitude au dessus de Rainbow beach pour l'anecdote. J'ai aussi eu une histoire d'amour de 4 ans avec Montréal qui fut l'occasion de vadrouiller sur ce nouveau continent : le Pérou, les Rocheuses, l'Ouest américain, l'Alaska... J'ai tenté l'aventure australienne pour m'offrir un grand bol d'air et de découvertes! Pari gagné...

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6 Commentaires
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Sacha
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Sacha
3 juillet 2016 18:08

Paradis ? Un un coin où y’a que des pauvres, où il fait hyper chaud, où les loueurs sortent des machettes et où fout les singes dans un cage ?

Ca sonne comme un enfer !

Kevin
Kowala
Kevin
4 juillet 2016 08:54
En réponse à  Sacha

Sacha, tu es du genre à voir le verre à moitié vide, non ?
À part cette rencontre malheureuse avec un loueur malhonnête, le Laos reste un de nos meilleurs souvenirs de l’Asie. Le climat n’avait rien d’extrême, la population n’était pas misérable, et le bébé singe en question était en cage pour sa sécurité (elle a été recueillie après que sa mère ait trouvé la mort et était à l’époque trop jeune pour survivre seule dans la nature).
Mais chacun son truc, tu es peut-être mieux chez toi ;)

coco
Follower
coco
15 octobre 2013 18:01

vos photos sont magnifiques ! vous utilisez quel appareil photo ?

phildar
Follower
phildar
14 octobre 2013 21:04

Superbes photos, merci de partager votre trip !

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