Les fermes de kiwi sont parmi les exploitations qui embauchent le plus de jeunes backpackers en Nouvelle-Zélande. Voici ce qu’il faut savoir sur cette activité avant de se lancer !
Après quelques semaines en Nouvelle-Zélande, je décide de trouver du travail en « campagne », histoire de mettre un peu plus de sous de côté. Auckland étant horriblement chère, je ne pense pas pouvoir économiser assez en y restant quelques mois.
Mon parcours pour décrocher un job
Direction la « bay of plenty », région de l’abondance. Si l’appellation n’est pas mensongère, nous devrions trouver un travail saisonnier plutôt facilement.
Sur la route, on fait un peu de tourisme, ça serait dommage de s’en priver. Nous faisons halte à Mount Maunganui, une petite ville balnéaire connue pour ses belles vagues et dominée par un cône volcanique : un vrai coup de cœur ! J’y déposerais quelques CV pour travailler dans la restauration.
Après plusieurs tentatives de démarchage dans des industries fruitières et sur le site Backpackersboard, on s’aperçoit que ce n’est pas la bonne saison pour la récolte, on baisse un peu les bras… Et on se focalise sur l’idée de rester à Mount Maunganui.
Le kiwi à Opotiki : c’est la bonne !
En fin de semaine, on reçoit finalement l’appel d’une femme (connaissance d’une amie rencontrée sur Auckland) qui nous propose un travail dans les champs de kiwis à partir de lundi : Opotiki est notre nouvelle destination.
On est aux anges et pour fêter ça, on fait une petite halte d’une journée dans la péninsule de Coromandel arborée d’une immense forêt tropicale et de belles plages de sable blanc !!
Après avoir pleinement profité de nos derniers jours de vacances, nous voilà donc arrivées à Opotiki pour quelques semaines de travail dans les vergers de kiwis.
On découvre avec étonnement notre nouvelle maison : un confort médiocre avec une propreté plutôt limitée. Nous cohabiterons avec 3 Allemands, gentils, mais assez peu bavards. La première impression laisse donc à désirer, mais nous sommes ravies d’apprendre que le travail commencera dès le lendemain de notre arrivée.
En quoi consiste mon travail ?
Pas de fruit picking pour le moment. Ici, on fait du « thining ». Pour ce faire, on arpente lentement les rangées de kiwis avec pour objectif « d’aérer » la production de kiwis, en enlevant les bourgeons inutiles ou ceux ayant une mauvaise croissance.
Il ne faut pas se mentir, le travail est loin d’être passionnant, on a beau avoir toute la motivation du monde, cette dernière disparaît au bout de quelques jours, du moins pour ma part.
Alors oui, j’ai eu des pétages de plomb à rigoler toute seule dans le verger, oui je me suis mise à danser, chanter à tue-tête pour que le temps passe plus vite et oui je recalculais tous les jours le butin que j’allais me faire en fin de semaine : tout est bon pour se motiver, n’est-ce pas ?
Les activités disponibles dans une exploitation de kiwis
Arrivée en fin d’été sur place (et oui février c’est l’été, il faut s’y faire!), j’ai participé au « thinning » des champs de kiwi. Comme je l’explique juste avant c’est un éclaircissage de certains fruits et bourgeons pour améliorer la pousse des futurs Kiwis et le rendement global.
Selon les saisons, on ne fait bien sûr pas la même activité. Dans un champ de kiwi, on peut participer au :
- Picking : le ramassage à proprement dit des Kiwis (payé à l’heure ou au rendement)
- Packing : le tri et l’emballage des kiwis (moins physique, payé à l’heure)
- Thinning : éclaircissage des plants de kiwis en ôtant les mauvais fruits et bourgeons
- Pruning : élagage (taille) des plants de kiwis pour favoriser la production suivante
Calendrier des récoltes de kiwi et autres travaux saisonniers
Alors à quelle période de l’année faut-il se rendre dans ces exploitations pour trouver un job ? Et bien quasiment tout au long de l’année grâce à tous ces métiers/activités qui se succèdent.
Si vous voulez participer au ramassage à proprement dit des kiwis, il faudra venir dans la région de fin-mars à fin-mai environ (ça peut varier selon les années et le climat bien sûr). Pour les autres activités, voici le calendrier :
Période | Activité dans les champs de kiwi |
Janvier à Mars | Thinning |
Mars à Mai | Picking et packing |
Mai à Juin | Fin du picking, packing et début du pruning |
Juillet à Octobre | Pruning |
Novembre à Décembre | Pruning ou Thinning |
Si vous ne trouvez pas de travail dans le kiwi, vous pouvez aussi tenter votre chance dans les exploitations d’avocat de la région (également très nombreuses). Leur récolte est inversée et le picking de l’avocat se déroule autour des mois d’octobre et novembre chaque année.
Comment se déroule une journée de travail ?
Niveau emploi du temps, les journées commencent à 8 h avec une pause « smoko » à 10 h et 15 h, une pause lunch à 12 h 30, et la journée se termine habituellement vers 17 h. Pas de day off, mais on ne travaille pas les jours de pluie, ou lorsque les vergers sont trop humides.
Le rythme du thining est relativement tranquille et plus facile physiquement que le fruit picking. C’est juste un travail très ennuyeux. Le truc cool : après 2-3 jours, quand tu fermes les yeux, tu aperçois des milliers de bourgeons, sympa non ?
Et niveau rémunération ?
Dans notre cas et pour cette expérience, c’était le strict minimum : 14,65 dollars de l’heure (salaire minimum passé à 17,70$/hr depuis avril 2019). Il faut également compter une moyenne de 100 dollars/semaine pour le logement. Les salaires sont versés chaque fin de semaine.
La recherche de travail en Nouvelle-Zélande : salaires, droits et obligations
Le bémol de ce job ?
On est complètement dépendant du temps ! En 2 semaines, on aura travaillé seulement 7 jours et donc gagné 600 dollars, pas top top… surtout lorsque l’on doit décompter le loyer et les courses…
Sinon lors de mon temps libre, beau temps ou non, je décide de découvrir coûte que coûte les alentours ! La plage d’Opotiki est plutôt sympa, parsemée de bois flotté et complètement désertique, on en profite pour se fabriquer un beau tipi, vive le retour en enfance !
Le kiwi en Nouvelle-Zélande : mon guide pratique
Astuces et bonnes adresses
- Eastpack et Seeka sont les deux plus importantes entreprises fruitières de la région. Les listes sont souvent longues, mais les places peuvent vite se libérer et il est possible d’obtenir un job en allant se renseigner directement sur place.
- La plupart du temps, le travail dans les champs passe par le biais d’un contracteur : c’est la personne qui fait le lien entre nous (le backpacker) et le fermier.
- Selon moi, le meilleur moyen de dénicher un travail rapidement passe par un bouche-à-oreille efficace. Alors, allez-y, parlez autour de vous en n’oubliant pas d’intégrer (plus ou moins subtilement) que vous êtes à la recherche d’un job. Il y aura forcément dans le lot de vos rencontres quelqu’un qui connaît quelqu’un qui cherche des travailleurs ! Alors, ne passez pas vos journées sur les sites d’annonces, c’est à l’inverse le meilleur moyen pour se décourager.
- Les auberges de jeunesse proposent aussi parfois des opportunités boulot, mais il faut très souvent payer une semaine d’avance de loyer pour obtenir sa place. Malheureusement, certains propriétaires d’auberges ne sont pas si honnêtes, ou se sont juste trop avancés dans leurs promesses, et le boulot peut parfois mettre du temps à arriver. Méfiance donc sur ces pratiques et suivez toujours ce conseil : ne jamais au grand jamais ne donner de l’argent d’avance sans être sur à 100 % d’avoir un travail à la clé.
Kit de survie du travail dans les champs
Plusieurs choses sont indispensables pour passer une journée de travail sans encombre :
- Prévoir de la crème solaire indice 50, le soleil tape fort en Nouvelle-Zélande à cause du trou dans la couche d’ozone. 10 min exposées au soleil, c’est déjà trop, tu ne bronzes pas, tu brûles !
- L’importance d’avoir son mp3 ou son portable toujours rechargé à fond, ça sera votre seule source de motivation et votre meilleur ami durant de longues heures.
- Prévoir une casquette, pour se protéger du soleil, mais aussi des multiples toiles d’araignées qui se trouvent dans les lianes de kiwis.
- Prévoir un bon casse-croûte pour le midi et le goûter, il s’agit du seul réconfort que tu auras dans la journée donc lâches toi !
- Être imaginatif et rêveur ! Le thining est une tâche répétitive et le temps peut paraître long, très long. Alors le meilleur plan c’est de s’évader dans ses pensées pour que les journées passent plus vite.
Me concernant, cette expérience n’a pas forcément été très concluante. C’est pourquoi je n’y suis restée que deux semaines. Même si le travail n’était, en soi, pas très difficile ; les conditions de vie, l’ambiance, le salaire, et la ville ne m’ont pas donné l’envie de m’y attarder plus longtemps.
J’ai eu également de bons échos sur des fermes qui payaient bien et où l’ambiance était vraiment agréable. Il ne faut donc pas généraliser sur ma seule expérience. Si une opportunité se présente, il n’y a plus qu’à tester !
Salut ! J’ai postulé à OPAC mais vue ton retour ça ne me motive pas trop… aurais tu les contactes des orchards avec une bonne ambiance dont tu parles dans ton article ? ? Ou aurais-tu d’autres jobs à conseiller at défaut du picking de kiwi? Mercii
Bonjour Nikia,
Malheureusement, mon expérience date un peu, je ne suis plus au courant des entreprises fruitières qui possèdent une bonne ambiance … Le mieux, c’est de te diriger vers une auberge de jeunesse pour te renseigner sur les offres d’emplois du moment. Tu pourras également rencontrer d’autres personnes en recherche d’emploi.
Aussi, la saison d’hiver approche à grands pas, as-tu pensé à aller du côté de Wanaka ou Queenstown ? Il y a beaucoup d’opportunités là-bas, notamment en hôtellerie/restauration.
Bon courage dans tes recherches,
Bien à toi,
Wanda