Bienvenue à Buenos Aires, capitale de l’Argentine, un dépaysement total à l’autre bout du monde… Bon, pas tant que ça en fait. On ne va pas vous mentir, à Buenos Aires on s’est parfois cru encore à la maison.
Buenos Aires ça ressemble par moment à un petit tour d’Europe : Londres et ses cabines téléphoniques, les rues et les boutiques façon espagnole, la gastronomie italienne, l’architecture et les chauffeurs de taxi cons de Paris. Du coup, deux semaines nous ont suffi pour connaître la capitale. On n’est pas venu jusqu’ici pour retrouver les rues parisiennes non ?
Dans les rues tu te perdras
Oh toi, l’homme super viril qui retrouve toujours ton chemin, je te vois venir. Pas la peine de se moquer, l’Argentine est un grand pays avec beaucoup de grandes rues qui se ressemblent toutes et qui ont cette fâcheuse tendance à bouger, disparaître et apparaître sans prévenir. Donc ce n’est pas de notre faute si on a passé nos premières semaines à se perdre, OK ?
Heureusement pour nous, on n’était pas toutes seules. On a toujours l’ami d’un ami du cousin de l’oncle d’une amie qui vit dans ce genre de grande ville. Cet ami, pour nous, s’appelle Pipo.
Après l’avoir rencontré à Valencia il y a 5 ans, c’est lui qui nous reçoit dans son pays aujourd’hui. Le bonus c’est qu’il était taxi. Il est vite devenu notre super héros à Buenos Aires, on envisage même de donner son nom à une étoile.
En couchsurfing tu dormiras
Si comme nous vous avez un budget aventurier (c’est notre façon de dire qu’on est pauvre), vous pencherez pour l’option couchsurfing pour économiser les nuits à l’hôtel et rencontrer des locaux. C’est comme ça qu’on a rencontré notre hôte porteño : Mono !
Après quelques échanges de mails, nous voilà débarquées chez ce grand chevelu qui vit sur le toit d’un immeuble en plein centre-ville. Tour du propriétaire : une vue à 360° sur Buenos Aires, un toit-terrasse équipé d’un barbecue et d’un trampoline (un trampoline !) et au fond, un petit appart où vit notre nouveau pote :
— « On chante une chanson ?
— Euh… OK on peut poser nos sacs avant ? »
Et là on apprend que Mono est un des finalistes de « The Voice » Argentine. Voilà pourquoi il passe son temps à chanter, jouer de la guitare et pourquoi les gens lui demandent des autographes dans la rue. Plutôt pas mal comme hôte ! Après ces quelques jours on a revu tout le répertoire rock argentin, refait sa déco en dessinant sur les murs, et on repart en disant au revoir à notre ours au grand cœur.
Comme un « Boludo», tu parleras
Parler espagnol c’est une chose, l’Argentin c’en est une autre ! Et vas-y que j’te mets des « cheu » partout, que je dis « vos » au lieu de « tu » et bien sûr que je vouvoie tout le monde !
Du coup, il faut s’adapter, et apprendre à ne pas rire à chaque prononciation bizarre comme « tchogourt » pour « yaourt » ou les villes comme « Yapeyu » à prononcer « Tchapetchou ». Ah je sais que ça vous fait rire à vous aussi, en tous cas avec Julie ça marche à chaque fois !
En bus tu galéreras
Deuxième jour à Buenos Aires, découverte de la Boca. Après avoir marché, longtemps marché, on décide de rentrer en bus « parce que c’est plus simple ».
Essai 1 : le bus ne s’arrête pas.
Essai 2 : — « Hola, vous allez à Juramiento ?
— Non, c’est la même ligne, mais pas le même bus. »
Essai 3 : — « Hola, vous allez à Juramiento ? »
— Oui, ça fait 4 pesos, mais je ne prends pas les billets, descendez. »
Essai 4 : après avoir harcelé 2 boutiques pour avoir des pièces… bonne ligne, bon bus, en possession de pièces : victoire !
Au charme tu succomberas
Difficile de résister au charme des Argentin(e)s pour les pauvres Français(es) frigides que nous sommes. On peut être désorienté par la caissière qui t’appelle « Mi amor » ou le chauffeur de bus qui te pose un tas de questions sur ta vie avant de te demander où tu vas. Et cette chaleur fait tellement de bien !
Du coup, entre amis au lieu de se faire la bise ou taper un « check » on a droit à de longues et intenses minutes de câlins et de bisous. Et quand un argentin décide de te faire la cour, on est loin des « Hey Mad’ moiselle, franchement t’es trop charmante ». Ici c’est sérénade, mots d’amour et chanson au creux de l’oreille, parfaitement messieurs !
Et pour ce qui est des demoiselles, leurs charmes ne mettront pas bien longtemps à vous faire tourner la tête (merci le leggings moulant).
En rythme tu danseras
Avant même que vous posiez la question : non, les Argentins ne dansent pas tous et tout le temps le tango. Depuis notre arrivée, les quelques sorties en boîte nous ont fait découvrir un style de musique bien plus moderne, bien plus « djeun’ s » et bien plus « olé olé » : la Cumbia ! À mi-chemin entre le reggaeton et musique traditionnelle, on en écoute partout.
Pour danser la Cumbia, c’est très simple, il suffit de bouger ses fesses (spécialité latine) même si forcement ça marche mieux quand on a l’anatomie qui va avec. Pour notre première sortie, on a découvert ce rituel qu’ont les Argentines de se vêtir très court et/ou moulant puis d’aller danser en hauteur afin d’animer avec insistance une partie précise de leur corps.
Pour s’intégrer ici il faut donc : ne pas être timide, savoir bouger son boule et ne pas s’étonner des mœurs argentines (vous perdriez beaucoup de temps).
Tes fringues tu enlèveras
Pourquoi sortir en pantalon et haut habillés quand on peut porter une micro-jupe, des talons de 15 centimètres et un top entièrement transparent ? Visiblement les Argentines n’aiment pas trop s’habiller quand elles vont danser et on en a fait les frais à Santa Fé lors d’une soirée entre filles. Ce soir-là, toutes nos copines débarquent en tenue d’occasion et là on sent le piège arriver :
— « Et vous les filles, vous vous habillez comment ce soir ?
— Quoi, on est déjà habillées là ça se voit pas ?! »
Échec, retour à la case habillage. Tiens, si je mettais cette jupe de 2,5 centimètres de long au motif serpent rose ? Non ? Alors une noire simple, mais pour le haut il faut que tout le monde puisse voir mon soutif. Et niveau chaussures t’as combien là ? 15 cm c’est tout ? Oh la paysanne !
C’est donc « déguisées » en Argentines qu’on a passé cette soirée en boliche (en boîte), tout à fait à l’aise… Ceci dit une fois sur place on n’a pas vraiment fait tache puisque toutes les filles étaient comme nous. Pour le déguisement d’Argentin, peu importe votre style du moment que vous portez une chemise à carreaux, facile !
Le champagne tu couperas
Première sortie en boliche (en boîte), la deuxième tournée s’annonce :
Lui : « les filles, vous voulez du champagne ? »
Nous : « Du Champagne ? Ici en Argentine ? »
Lui : « Oui du Champagne… Désolé je ne sais pas comment ça se dit en français… »
Bref, l’heure de tester du Champagne argentin était arrivée. Quand soudain, le drame : ladite boisson est servie dans un verre d’un litre, un champagne (très) bas de gamme nous est offert avec une paille et pire encore, mélangé avec de la Redbull ! Grosso modo en France, le Champagne se boit pour les grandes occasions. En Argentine, le Champagne se boit coupé à la Redbull, dans des verres d’un litre, et à la paille. C’est une autre culture.
L’aventure tu commenceras
Après deux semaines à Buenos Aires, dix jours à Santa Fé, il est temps de prendre le large. En route vers l’aventure, la vraie, loin des villes et du monde civilisé, là où le Wi-Fi n’est rien de plus qu’une danse traditionnelle et les lézards géants rodent autour de nous. Argentina, nous voilà !