Nous quittons les 3 sœurs et les sommets des Blue Mountains avec plein de grands souvenirs en tête. Il est temps de retourner voir la côte est histoire de faire le plein d’iode et de gros « swell » australien.
Première étape : Newcastle
Notre première étape se nomme Newcastle, non nous ne sommes pas au milieu de l’Angleterre à boire de la bière devant un match de premier league, mais bien à une centaine de kilomètres au nord de Sydney. Bien que la ville semble plutôt sympa, nous arrivons tard et nous contentons d’une visite express en 2 heures chrono, le temps de voir une magnifique tour en acier dont le sommet n’est rien d’autre qu’un squat et la plage et ses lagons propices aux plaisirs des surfeurs, baigneurs et autres nudistes.
L’arrêt camping : pas tant un plaisir que ça
Le soir venu, le plan consiste à dénicher un petit caravan park pas trop cher et dans un beau coin si possible. Mais on se rend vite compte que la côte est est aussi synonyme de « tout est réservé » ou de « tout est ultra cher ». Mer…, fini la vie bohème, il va falloir payer et planifier maintenant, quelle horreur.
Nous oublions nos espoirs de paysages enchanteurs et prenons finalement place dans un petit camping au bord de l’autoroute. Pour être honnête, il faut avouer qu’à chaque pause dans un caravan park, on fait tout sauf se reposer ou profiter. Ce qui devrait être un petit plaisir mensuel est en fait la pause décrassage du linge et des aisselles, réapprovisionnement intégral en eau et en électricité, transport de bouffe à tout va, congélation des blocs à foison… Bref, on ne s’ennuie pas une seconde à tel point qu’on appréhende presque ce moment.
Pour revenir à notre camping vue sur autoroute, nous sommes tombés sur un endroit plutôt « étrange », avec entre autres une balade en forêt repérée par de vieilles peluches épinglées sur les arbres, un golf aquatique à l’abandon, ou encore une plage artificielle au bord d’un étang tout aussi artificiel. Passé le premier doute – sommes-nous chez des fous, des psychopathes ? – nous avons finalement bien apprécié l’endroit, car nous avions tout rien que pour nous !
Le Myall Lake National Park
Le lendemain, satisfaits de ne pas avoir été agressés pendant la nuit, et tout beaux, propres, rechargés et regelés, nous nous dirigeons vers le Myall Lake National Park. L’endroit est connu pour ses lacs, mais aussi ses longues plages et ses dunes. Nous dépassons le pont chanteur (celui-ci sifflant dès que le vent se lève un peu) de Tea Garden pour profiter d’un pique-nique sur plage puis d’une ballade au sommet des dunes qui nous rappelle les bons moments dans le Little Sahara de Kangaroo Island. Notre plan de route est ensuite un peu bouleversé, car le seul bac qui nous permet de poursuivre notre route au nord est hors service. Une forte tempête a en effet touché les côtes du Queensland il y a environ une semaine de ça générant de nombreux dégâts et des niveaux des eaux encore très haut.
La belle surprise de Seals Rock
Nous rebroussons donc chemin pour reprendre la Pacific Highway avant de retourner vers l’océan, cette fois à destination de Seals Rock, au nord du Parc. Nous ne regrettons pas le détour, l’endroit est paradisiaque. C’est un de ses endroits qui semble encore intact et authentique, avec plusieurs plages de sable fin, des eaux où s’entremêlent dauphins et surfeurs locaux, et un phare d’une centaine d’années veillant sur l’ensemble. Une étape à ne pas rater pour tous les amoureux de grands horizons encore épargnés de la folie touristique.
Port Macquarie, plus au Nord
Nous continuons notre ascension du New South Wales en visitant Port Macquarie, traversant Coffs Harbour et sa big banana, pour finir à Nambucca Heads. Si ces villes ne nous emballent pas particulièrement pour leurs centres qui ressemblent à ceux de nos cités balnéaires méditerranéennes, nous apprécions leurs littoraux presque toujours propres et bien aménagés.
La tradition locale est de laisser sa trace sur les blocs de béton ou de granite qui forment les digues (visible à Port Macquarie et sur le V-wall de Nambucca). Une idée simple et plutôt bonne qui devrait être importée par chez nous pour redonner un peu de couleurs à certaines de nos cités de bord de mer (je ne donnerai pas de noms).
Les lagons d’Angourie Point
Après une nuit sympa à Shelly Beach – où tout est dangereux : les vagues, les requins, les méduses ; et les vieux qui barbotent dans l’eau le matin, ils sont dangereux eux aussi ? – nous nous approchons de Lismore, lieux de notre futur Helpx, et faisons une dernière halte à Angourie Point.
L’endroit est célèbre pour ses blue et green Lagoon, des bassins formés lors de l’extraction des roches destinées à la construction des brise-lames. Si ça ne tenait qu’à nous, nous les aurions plutôt surnommés les brown ou black pool, mais bon… Le second attrait des lieux est la possibilité d’escalader les roches des carrières pour sauter depuis 10 à 12 m dans l’eau.
Je me réjouissais d’avance à l’idée de replonger dans mes jeux de gamin ardéchois. Ces idées se sont rapidement dissipées avec le triste spectacle auquel nous avons assisté : en tentant d’escalader la paroi, un autre backpacker a glissé et serait tombé violemment sur un rocher à moitié immergé.
Nous n’avons pas vu sa chute, mais tout le balai des secouristes jusqu’à l’évacuation en hélicoptère. C’est là qu’on voit que pour une connerie le voyage peut vraiment tourner court. Bon, pour finir sur une bonne note, le mec s’en est à priori sorti avec une belle frayeur et, en plus, un tour gratos en hélicoptère ! Merde, j’aurais dû sauter !