Fatigués de leur routine française, Silvère et Mathieu, 20 ans, ont tout plaqué et sont partis en Australie grâce au Permis Vacances Travail (PVT). Ils ont cumulé les jobs (et les galères) à la ville comme à la campagne. Ils nous offrent leur meilleurs conseils pour profiter du PVT Australie.
- L’interview de Silvère et Mathieu dans notre podcast Virages
- Le PVT Australie en pratique : la demande de Visa
- Le travail en Australie : les différences avec la France
- PVT Australie et niveau d'anglais
- La vie en Australie : rencontres, logement, pouvoir d'achat
- Le best-of du PVT Australie de Silvère et Mathieu
L’interview de Silvère et Mathieu dans notre podcast Virages
Ils étaient tous deux en étude d’optique, mais ils sentaient qu’ils s’enfoncaient lentement dans une grosse routine. Le remède à celle-ci, ils l’ont trouvé en plaquant tout afin de partir pour 1 an ou plus en Australie.
Avec humour, Silvère et Mathieu nous racontent comment leur projet initial, travailler et gagner leur vie à Sydney n’a pas vraiment fonctionné. La suite, une ribambelle de petits jobs au fin fond du bush auxquels ils ne se prédestinaient pas vraiment.
L’histoire pourrait sortir tout droit d’un roman, on vous la conseille chaudement !
Le PVT Australie en pratique : la demande de Visa
Le PVT Australie : facile à obtenir ?
Pour la première année, oui, très facile. Par contre, pour pouvoir le prolonger la deuxième année, il faut travailler au minimum 88 jours dans les fermes ou les abattoirs. Et toutes ne sont pas éligibles. Et si tu veux une troisième année, il faut travailler 6 mois dans les fermes !
Le mieux est donc d’aller directement dans les fermes pour s’assurer la 2e année. D’autant que c’est là où tu fais des rencontres qui vont t’aider pour la suite…
C’est quoi le PVT Australie ?
Le visa qu’ont obtenu Silvère et Mathieu s’appelle PVT pour Permis Vacances Travail. On le connait aussi sous le nom de Working Holiday Visa.
Tous les jeunes Français et Belges (entre autres) peuvent l’obtenir sans condition de niveau d’étude ou de langue. Le seule critère : avoir entre 18 et 35 ans lors de la demande.
Ce Permis permet de rester jusqu’à 1 an en Australie et d‘y travailler légalement. Il peut aussi être renouvelé jusqu’à deux fois 1 an en justifiant des fameux 88 jours de travail en zone rurale dont parlent Silvère et Mathieu.
Toutes ces informations et le tutoriel d’obtention du PVT sont disponibles sur Kowala.fr.
Combien d’économies avant le départ ?
Nous avions 3000 € chacun, ce qui correspond à ce que demande l’Australie pour le PVT. C’est une somme qui suffit si on part directement dans les fermes ; mais si on reste en ville, en 2-3 semaines tu peux tout dépenser. L’argent vient vite, mais part vite aussi !
Quel budget réunir pour le PVT Australie ?
Le travail en Australie : les différences avec la France
En Australie, souvent tu n’as pas de contrat, et pas de chômage. On peut te virer du jour au lendemain… Par contre, c’est plus facile de trouver du boulot qu’en France. Ici, on est très attaché au diplôme ; là-bas, si tu montres que tu veux, les gens te laissent l’opportunité, te tendent la main. Et si tu travailles bien, on te garde : tu peux évoluer vite, tu avances plus vite qu’en France, tu as plus d’opportunités.
Par exemple on a un ami qui a travaillé un an et demi, il est devenu chef d’un beau restaurant à Sydney, il a eu ses papiers. Alors que c’est quelqu’un qui ne savait pas faire cuire des pâtes il y a quelques années !
Après, dans les fermes, les conditions sont différentes. C’est plus difficile. Il y a aussi un peu du trafic de backpackers, à l’image de ce qui nous est arrivé avec Philippe (qui les a fait payer en échange d’une promesse d’emploi, NDLR). Et ce sont des métiers compliqués, même si je pense que les gens qui ont eu de gros problèmes, c’est rare : les problèmes viennent plutôt des insectes ou des choses comme ça que des conditions de travail.
- Trouver du travail en PVT Australie : le guide complet
- Gare aux arnaques à l’embauche en PVT Australie
Le climat : bête noir du travail à la ferme
Le plus dur au travail, c’est les conditions climatiques : les températures, notamment, et leurs variations. Tu es dans un champ en plein soleil, il fait 30 °C, et d’un coup il fait 15 °C et il pleut… Puis une demi-heure pus tard le soleil réapparait… Ou alors il se met à grêler ! Il faut savoir que l’Australie est l’un des pays où il y a le plus de cancers de la peau…
L’Australie et ses animaux terrifiants
Si on a rencontré des bestioles terrifiantes ? Oui ! Des serpents, des araignées… Mais il n’y a pas des monstres partout : tu peux en croiser, il faut être prudent et faire attention, mais tu as aussi des dispositifs adaptés, comme les safeties. C’est plutôt bien fait.
Dans les fermes par exemple, tu sais que si quelqu’un crie « snake snake snake » il faut que tout le monde se réunisse… Car il y a les brown snake, ce sont des serpents qui te tuent en une demi-heure. Les fermes sont formées : elles ont toujours une trousse de secours et savent comment réagir.
Ce qui est dangereux, c’est si tu tombes et que personne ne te voit : par exemple dans les fermes de maïs on était tous avec les écouteurs… Mais bon, de toute manière tu es toujours prévenu et on te dit comment agir en cas de problème.
PVT Australie et niveau d’anglais
Ne pas parler anglais, un obstacle pour partir en PVT ?
Pas du tout, surtout si on va travailler dans les fermes au début ! Avec trois mots tu peux t’en sortir, il faut que tu te forces un peu… Et il faut savoir que les gens sont gentils : s’ils voient que tu galères, ils font l’effort de parler avec moins d’accent, doucement…
10 méthodes simples pour améliorer son anglais avant et pendant le PVT
Trouver du travail sans bien parler anglais, c’est faisable ?
Au départ, c’est vrai que le fait qu’on parle pas anglais a été un obstacle pour trouver un travail en ville. Alors qu’en ferme, les employeurs te parlent pas ! C’est aussi pour ça que je conseille d’aller dans les fermes tout de suite, au moins tu n’as pas besoin de te former, tu n’as pas besoin de trop parler anglais, tu te débrouilles, tu te formes comme ça.
Il y a beaucoup de travail mais ce qui nous a freinés au début, c’est le manque de confiance. On ne savait pas chercher, on ne savait pas où aller…
Les bons conseils pour le CV à l’Australienne
Le CV Australien doit être plus détaillé que le CV français : il faut TOUT mettre, même si tu as 50 expériences. Après, c’est pas bien mais bidonner ça marche…
Il ne faut pas hésiter à mentir un peu, ou du moins enrober. Par exemple, on a bidonné sur le fait d’être cuisinier mais on avait quand même les bases (et, spoil, ça a marché, NDLR)
Comment bien rédiger son CV à l’australienne ?
Et comment prospecter
Quand tu viens déposer ton CV, que tu souris, que tu parles un peu anglais et qu’on voit que tu as envie, c’est ce qui marche.
Le mieux, c’est de la main à la main, et de demander le manager. Il y a pas mal d’annonces sur les sites australiens, mais je pense qu’il vaut mieux y aller en personne.
Les meilleurs jobs et ceux à éviter
Il faut faire attention au site « Les Branleurs en Australie » (groupe Facebook de backpackers en Australie, NDLR), car il y a des opportunités parfois, mais aussi des vendeurs de rêve, un peu comme Philippe : « donne-moi 500 balles et je te trouve un travail »… Il faut aussi éviter de chercher par le bouche à oreilles à Bundaberg, car c’est une ville avec que des fermes autour, et donc il y a une sorte de trafic de backpackers…
Dans les jobs les mieux payés, on peut citer ce qu’on appelle les fermes solaires : tu es payé 5000 € par mois… Le job, c’est que tu travailles dans des champs de panneaux solaires, et tu dois revisser des trucs dessus.
Et à Sydney, il y a beaucoup de travail dans le bâtiment. Pour ceux qui arrivent de France avec une expérience dans le BTP, c’est royal : charpentiers, électriciens…
Où trouver les annonces d’emploi ?
Il y a des annonces sur les groupes Facebook (c’est comme ça qu’ils ont trouvé leur boulot de cuisinier, NDLR)… Mais le mieux est d’aller voir les gens, se sociabiliser, aller voir les autres bakcpackers, qui peuvent t’aider !
Les 10 clés de la recherche d’emploi en Australie
La vie en Australie : rencontres, logement, pouvoir d’achat
Les Australiens, des gens accueillants ?
C’est l’une des différences avec la France : les gens ouvrent les portes de chez eux. Nous on a par exemple été accueillis par Sandrine, on était 4 gars, elle nous a hébergés… Ça donne foi en l’humanité !
Logement : comment trouver une coloc ?
On a trouvé une coloc sur Facebook. On avait un loyer de 250 par semaine, avec une paye de 900 dollars par semaine au resto.
Salaire : 900 dollars par semaine, c’est correct ?
Oui, on avait une belle qualité de vie, on allait au resto tout le temps ! Et ce qui est bien c’est que comme tu es payé tous les lundis, chaque début de semaine : tu as ta paye du lundi, tu la dépenses le weekend mais le lundi, elle revient !
Là-bas, ton pouvoir d’achat est multiplié par 10…
Le salaire minimum pour bien profiter selon vous ?
En dessous de 600 dollars par semaine, c’est dur. Mais surtout, il faut éviter dans les fermes tous les jobs à la pièce, au bucket. Il faut plutôt favoriser les métiers où tu es payé à l’heure, car sinon c’est dur de gagner ta vie.
Le best-of du PVT Australie de Silvère et Mathieu
La ville pour débuter le PVT Australie
Le mieux selon nous, ce serait Perth, car le problème de Sydney, c’est que la ville y est très chère. Perth c’est plus petit, c’est plus facile de s’intégrer, et il y a plus d’opportunités de travail.
Les plats et adresses à absolument tester
À Sydney, il faut aller manger au Chimichurri Café à Chatswood, et manger un gros plat à la saucisse et au bacon (dont ils ont oublié le nom, NDLR).
ll y a aussi les cafés barista : ils ont des latte juste incroyables ! (une belle liste des meilleures adresses de Melbourne dans les bons conseils de Maëlle, barista en Australie)
On a aussi adoré les barbecues coréens, dans Chinatown à Sydney. C’est trop bon et ce qui est particulier, c’est que tu as ton barbecue devant toi et ils t’amènent la viande petit à petit. Tu es assis, ils coupent la viandent devant toi, tu bois un genre de saké coréen entre chaque viande… L’ambiance est très sympa, les Coréens sont très gentils.
Vos lieux favoris en Australie
- Les plages de Bundaberg. Elles sont belles, grandes, on peut y faire du surf, on a même vu des petites tortues rentrer dans l’eau et un aileron de requin aussi… Ça fait peur !
- Un autre endroit, c’est Coffin Bay. C’est une presqu’ile avec des plages immenses : tu peux courir tout nu, personne ne te verra, sauf peut-être les kangourous et les perroquets roses…Tu te réveilles là, c’est fou !
- La ferme de crocodiles à Cairns. D’ailleurs on a mangé du crocodile : c’est très sec !
- Denmark, une petite ville au sud de l’Australie : c’est une ville familiale, ou tout le monde est un peu hippy, tu as l’impression que l’argent n’existe pas… C’est une ambiance incroyable… C’est la ville qui m’a plus marqué, je m’y sentais trop bien !
Et à Sydney
- Manly Beach, une plage située au nord-est de Sydney. L’idéal : aller y faire un barbecue un dimanche avec des amis…
- L’Opéra, et tous les quartiers vers l’opéra : Harbour bridge, le quartier des artistes au fond…
- La Sydney Tower : c’est une tour la plus haute qui tourne à 360 degrés constamment, tu le sens très peu, et tu vois toute la city. C’est un truc de touriste, un peu cher, mais à faire !
- Et l’immanquable : aller boire des VB (Victoria Beer) avec des Australiens dans les bars !
Merci à Mathieu et Silvère pour leur témoignage qui servira surement de nombreux backpackers en herbe intéressés par le PVT Australie. Si vous passez par Marseille, vous pouvez aussi les retrouver dans leur restaurant Les Frères Brioches.