Nicolas et Lauriane, backpackers de 27 et 28 ans, profitent de leur année de voyage au Japon pour tenter l’expérience du wwoofing. Maison japonaise traditionnelle, ferme familiale… Ils nous partagent leurs aventures et leurs astuces !
Récit de voyage : le wwoofing au Japon de Lauriane et Nicolas
S’il y a un pays qui mérite plus que les visites d’un tour organisé, c’est bien le Japon ! Certes les sites touristiques et autres monuments sont splendides, mais un voyage au Japon reste incomplet si on a pas gouté à la culture japonaise. Et quoi de tel pour cela que de découvrir ce nouveau monde à travers les yeux d’un habitant.
C’est justement ce que permet le wwoofing. Il vous permet d’entrer pour quelques jours, parfois plusieurs semaines, chez l’habitant et de participer à son quotidien.
Quel est le principe du wwoofing ?
Réseau international basé sur le volontariat, le wwoofing (du terme anglais World Wild Opportunities on Organic Farm) repose sur l’échange. Le voyageur est nourri et logé sur place, en échange de quelques heures de travail par jour.
Si le concept, né en 1971 au Royaume-Uni, encourageait les citadins à s’initier aux métiers de la campagne et promouvait l’agriculture biologique, il s’étend désormais à divers types d’établissements : ferme, maison d’hôtes, restaurant, atelier d’artisanat…
Et si on essayait le wwoofing au Japon ?
L&N : Avant de partir au Japon, on ne savait pas trop à quoi s’attendre du wwoofing. On pensait en essayer un ou deux, histoire d’économiser un peu et de vivre comme les Japonais à la campagne, de rencontrer des familles… On espérait en apprendre plus sur la vie quotidienne, également trouver de l’inspiration dans notre projet d’auberge japonaise himawari.fr.
Car Lauriane et Nicolas, outre leur passion pour la culture et les paysages nippons, ont fait le choix du PVT pour une raison bien précise. Ils comptent construire un ryokan japonais en France. Pour ce faire, une seule solution : s’immerger dans la société japonaise pendant un an afin de recréer l’auberge la plus authentique qui soit.
Et si, au premier abord, ils avaient dans l’esprit d’explorer tous les recoins du pays, leurs superbes expériences de wwoofing au Japon a changé la donne !
Une maison d’hôtes italienne à Wakayama
On commence avec de l’insolite : une ferme italienne qui produit du fromage de chèvre ! Au cœur du Japon, dans la campagne de Wakayama, la Kumano Winery Guesthouse oscille entre deux mondes. Vieille de 90 ans, cette maison traditionnelle japonaise, toute de tuiles, de tatamis et de portes coulissantes, sert un savoureux repas italien.
On a vécu deux semaines au milieu de nulle part, à nous occuper de l’établissement avec des hôtes super gentils. Comme il y avait peu de clients à cette époque, on a aussi eu pas mal de travail physique.
On se rappelle surtout la construction d’un mur en béton avec les chèvres qui couraient dans tous les sens. C’est aussi là qu’on a réalisé le froid qu’il pouvait faire dans les vieilles maisons japonaises ! »
Une belle première expérience de wwoofing au Japon dans une région sauvage
Wakayama est connue pour sa qualité de prunes (ume). Nous sommes tombés en pleine floraison des pruniers, c’était magnifique ! La famille produisait d’ailleurs son propre umeshu. Un délice.
Nicolas et Lauriane ont eu la chance de travailler en cuisine avec le chef Giovanni
Ferme familiale près du volcan Aso
Suite à l’exceptionnelle floraison des cerisiers japonais à Kyoto et le périlleux pèlerinage de Shikoku, nos deux aventuriers ont débarqué à Beppu, sur l’île de Kyushu, pour profiter d’un onsen bien mérité.
Il était alors temps de repartir au labeur. Direction le mont Aso, un volcan imprenable, bigarré d’herbe verte et de terre noire, dans la préfecture de Kumamoto. Ici, une petite famille vend ses produits de la ferme et récolte les feuilles de thé.
L&N : On était vraiment heureux d’avoir atterri dans cette famille. C’est quasiment la seule occasion que nous avons eue, en un an, d’échanger avec des enfants japonais. Ils sont adorables !
Entre champs de pommes de terre et marchés bio (là aussi, plutôt insolites au Japon), les deux voyageurs ont profité de balades en montagne et de dégustations inspirantes.
Chaque nouveau wwoofing nous donne des idées pour notre ryokan en France. À Kumamoto, c’était le jus de shiso rouge et les tempura de sauge !
Un travail éprouvant dans la campagne de Gifu
Même si le travail s’avère parfois éreintant, il n’y a pas de quoi se plaindre. Les hôtes sont adorables. Ils transmettent leur savoir-faire. Ils emmènent les wwoofers visiter le coin. La nourriture préparée est délicieuse. Bref, c’est une aventure humaine exceptionnelle que Nicolas et Lauriane recommandent chaudement.
Mais il arrive parfois, malheureusement, que l’on tombe sur des établissements moins accueillants. C’était le cas des deux voyageurs à Gifu, leur dernier arrêt avant le retour à la capitale.
L&N : On se rappelle avoir voulu partir au bout de la première semaine. Ça s’est passé pendant la saison des pluies au Japon. Le travail dans la ferme était harassant. C’était surtout du désherbage et de la débroussailleuse en plein soleil, sans eau ni pause. On dormait dans un garage envahi par les rats et les moustiques. La nuit, on n’avait pas accès aux toilettes et aux douches. Les jours de congés, on ne nous offrait pas le repas, donc il fallait aller se chercher à manger à la seule supérette disponible, à une demi-heure à pied. Autant dire que ce wwoofing-là nous a fait tomber de haut !
Pour éviter ce genre de cas au maximum, Lauriane et Nicolas conseillent de bien regarder les fiches descriptives et les commentaires sur WWOOF Japan avant de se lancer. Après, comme ils le disent :
Wwoofing au Japon : le guide
Qu’on arrive au Japon avec un visa de touriste, un visa vacances travail (PVT) ou un visa étudiant, on vous recommande donc mille fois l’aventure du wwoofing au Japon. Comment faire me direz-vous ? La réponse ici !
Comment trouver un wwoofing au Japon ?
Première étape : adhérer à l’association wwoof du pays qui vous accueille. Rendez-vous sur le site de WWOOF Japan (en anglais et japonais) pour procéder à l’inscription.
Déboursez 5500 yens (moins de 50 euros) afin de devenir membre pour une durée initiale de 18 mois. Une fois adhérent, vous aurez accès à plus de 400 offres de wwoofing au Japon réparties dans tout l’archipel !
Si vous voyagez avec des enfants :
- De moins de 5 ans : aucun frais d’inscription ;
- Au-delà de 5 ans : ajouter 2750 yens (environ 20 euros) supplémentaires.
PS : N’ayez pas peur de l’interface peu attrayante du site web. C’est presque toujours ainsi avec les sites japonais (et parfois, c’est bien pire) !
Qui peut faire du wwoofing au Japon ?
À partir de 16 ans, tous les âges et nationalités sont acceptés ! Le wwoofing au Japon s’expérimente seul ou en groupe, dans la préfecture de votre choix.
Vous pouvez même voyager avec des enfants de 0 à 15 ans, à condition que vous les déclariez lors de la réservation, avec un accompagnant adulte obligatoire.
À savoir que tout type de visa convient au wwoofing, même le visa tourisme.
Avec un visa PVT, vous aurez l’avantage de pouvoir rester jusqu’à 1 an au Japon et donc de multiplier les expériences de wwoofing (si l’envie vous prend).
Comment bien choisir son wwoofing au Japon ?
Sur le site de WWOOF Japan, vous recherchez parmi les 47 préfectures ou les 8 grandes régions japonaises. Faites votre choix en fonction de vos destinations et de la longueur de votre séjour au Japon.
Les hôtes (host en anglais) offrent une grande variété d’expériences : agriculture biologique, restaurants bio, fermes-auberges, poterie et arts, construction et rénovation de fermes traditionnelles, gestion des animaux, écovillages, fabrication et production d’aliments, pêche, apiculture, centres de guides nature, centres environnementaux, et bien d’autres activités passionnantes.
Certains hôtes acceptent des wwoofers pour des durées très courtes, comme un week-end, d’autres pour plusieurs mois. Prêtez attention aux missions proposées par les hôtes, car certains travaux sont très physiques. Tout est détaillé dans leurs fiches. Vous pouvez également leur poser des questions via la messagerie du site.
Jetez également un œil aux spots alentour, car vous pourrez aller les visiter pendant vos jours de repos !
Pourquoi faire du woofing au Japon ?
Le wwoofing s’inscrit dans une démarche d’apprentissage et de partage de compétences. Grâce à cette expérience, les participants ont l’opportunité de découvrir de nouvelles cultures, de développer des savoir-faire et d’établir des liens avec des personnes partageant des valeurs similaires.
Le wwoofing permet aussi de voyager de manière responsable et écologique. Il permet en effet de contribuer à la préservation de l’environnement et au soutien des économies locales.
Cette pratique éthique et solidaire séduit de plus en plus de voyageurs en quête d’authenticité et d’engagement, tout en favorisant la diffusion des pratiques durables et respectueuses de notre planète.
bonjour, j’ai un projet d’experience de Woofing au Japon que j’aimerais réaliser dans de bonnes conditions, pour la période d’AKI, j’apprends le japonais depuis plus de 18 mois pour d’ailleurs communiquer a minima.
pourriez vous me conseiller des fermes dans le sud et le nord du japon?
ou alors m’envoyer des liens? d’avance merci 🙏🏻
Joelle
Hello Joe,
Félicitations pour ton super projet. Pour les adresses spécifiques des fermes, tu peux tenter de demander à Lauriane et Nicolas directement sur la page de contact de leur site Himawari (lien dans l’article).
Si tu passes par le réseau Helpx, tu peux aussi te fier aux commentaires des helpers qui donnent une bonne idée de l’expérience à vivre. Je te renvoie aussi sur notre article pour rédiger un bon profil et dénicher les meilleurs volontariats.
Bonjour
Je pars seule avec mes deux garçons de 10 et 12 ans. Nous aimerions faire l’expérience de woofing
Auriez vous les coordonnées de la famille avec les enfants ? Ce serait super pour mes enfants d’être avec d’autres enfants ?
D’avance merci 🙏🏻
Vanessa
Salut Vanessa,
Top le projet en famille. Tu peux tenter de contacter Lauriane et Nicolas directement via leur site.
Profitez bien du Japon ! :)