Le caca en voyage : manuel pour bien digérer à l’étranger

Julie

Voyager c’est merveilleux, mais ça s’accompagne parfois souvent d’une digestion chaotique. Pourquoi notre système digestif est-il si sensible au changement ? Que faire contre la constipation ou la diarrhée en voyage ? À quel moment faut-il consulter un médecin ? Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le caca en voyage.

Cessons de faire comme si le caca n’existait pas et attaquons le sujet frontalement. Oui, les princesses aussi font caca et surement pas des arcs-en-ciel ! Pour alimenter ma passion pour le corps humain, et notamment le système digestif (je rigole pas), j’ai lu des livres et regardé des docus.

Pour les conseils pratiques, j’ai interrogé ma voisine Anne-Laure, médecin. Avec tout ça, je vous ai concocté ce petit guide du caca en voyage : pourquoi il est tout déréglé quand on voyage, quelques astuces pour bichonner notre intestin, à quel moment on doit s’inquiéter, que mettre dans sa trousse à pharmacie pour l’étranger… Bonne lecture !

Le caca en voyage, tous concernés !

Parlons peu, parlons bien : parlons caca, défécation, digestion, étron, crotte, diarrhée, constipation, ballonnement, tourista, flore intestinale en voyage. Car on a beau essayer de le cacher, le caca existe et sa sortie de notre organisme est essentielle à notre survie.

Mon intestin n’en fait qu’à sa tête !

Avoir la digestion qui se dérègle, c’est douloureux, physiquement très désagréable, ça tape sur le moral, en plus de vous faire vivre des situations un brin inconvenantes (les concernés, c’est-à-dire à peu près tous les voyageurs, se reconnaitront). C’est d’ailleurs pourquoi le caca se retrouve régulièrement au centre de conversations entre nomades… Quand l’intestin bugue, on perd tout sens de la convenance !

« Une vie épanouie, cela suppose de beaux cacas »

Bunpei Yorifuji et Kôichirô Fujita, dans Au cœur du caca

En voyage, le caca a la fâcheuse tendance à se comporter tel un chat : « je veux sortir, ha en fait non, FINALEMENT SI MAIS C’EST MAINTENANT, oh et puis finalement je vais juste faire un petit tour dehors mais pas plus… » Il peut aussi prendre des consistances bizarres : du caca-mou au caca-roc, il n’y a parfois que quelques heures…

Or, comme l’écrivent Bunpei Yorifuji et Kôichirô Fujita, auteurs de ma bible personnelle, Au cœur du caca : une vie épanouie, cela suppose de beaux cacas.

Il y a des envies qui n’attendent pas !

La digestion, comment ça marche ?

D’abord, familiarisons nous avec notre système digestif. En gros, dans « l’usine à produire des excréments » (ainsi que l’appellent Bunpei Yorifuji et Kôichirô Fujita), ça se passe comme ça :

  • On met des aliments dans notre bouche. Nos dents les mâchent (important !).
  • Ils passent par l’œsophage et hop ! Arrivent dans l’estomac, puis le duodénum. Les sucs gastriques, la bile et le pancréas contribuent à liquéfier les aliments. L’absorption des nutriments commence aussi à cette étape.
  • Ensuite, direction l’intestin grêle, qui s’occupe de faire le tri : les nutriments sont envoyés dans notre corps, et tout le reste (les déchets), il l’expédie au gros intestin – qui est un peu comme l’usine de traitement des déchets.
  • C’est dans le gros intestin que notre corps prépare le caca : les bactéries de la flore intestinale décomposent la matière, puis le futur caca est séché et pétri…
  • Le caca arrive enfin dans le rectum, prêt à être fièrement expulsé !
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Qu’est-ce qui perturbe notre système digestif en voyage ?

Dans le meilleur des mondes, on devrait faire caca au minimum une fois par jour.

L’excrément devrait être bien moulé, et de couleur marron, ni trop claire (manque de nutriments) ni trop foncée (alimentation trop riche, constipation). Mais produire des cacas parfaits exige de mener une petite vie pépère, en plein dans sa zone de confort… Ce qui n’est pas toujours le cas en voyage (c’est d’ailleurs le principe même du voyage).

Dérèglement ou maladie ?

En voyage (mais aussi dans la vie en général), on distingue deux types de troubles du système digestif :

  • Les dérèglements provoqués par un changement d’environnement ou d’habitudes. Ce sont tous les troubles fonctionnels qui ne sont pas symptômes d’une maladie. C’est notre propre corps qui, pour des raisons que je détaille plus bas, se met à fonctionner n’importe comment. Il faut donc simplement essayer de le rassurer et lui donner de bonnes conditions pour déféquer en toute sérénité.
  • Les maladies contractées par le biais d’un virus, d’un parasite ou d’une bactérie. Le coupable peut venir de l’eau, de la nourriture, d’un insecte ou tout simplement de vos mains sales… Dans ce cas, il faudra parfois consulter un médecin, prendre des médicaments – mais pas nécessairement. Pour commencer, repos et calme sont les meilleurs remèdes.

Devient-on de moins en moins sensibles aux virus au fur et à mesure que l’on voyage ?

Pour Anne-Laure, médecin, la contraction d’un virus (comme celui de la tourista) et la production d’anticorps qui en résulte, devraient logiquement nous rendre moins sensibles à ce même virus en cas de nouvelle exposition. En tant que voyageuse, c’est en tout cas ce qu’elle a perçu de son expérience… Elle reste toutefois prudente : pour elle, il n’y a pas vraiment de validation scientifique de cette théorie.

Les facteurs qui dérèglent notre système digestif

Le caca, malgré son odeur nauséabonde et son aspect peu ragoûtant, est un petit être sensible. En dehors d’une éventuelle maladie, notre digestion peut-être perturbée par trois facteurs : la nourriture, le rythme et le mental – ce que Bunpei Yorifugi et Kôichirô Fujita nomment le « triangle du caca ». Autrement dit, une bonne digestion suppose :

  • que l’on mange bien ;
  • à heures fixes ;
  • que l’on ai des sentiments et des émotions positifs.

Le problème, c’est que dans la vraie vie de baroudeur, on mange ce qu’on trouve et souvent n’importe quoi, à des heures complètement aléatoires.

Notre corps s’adapte sans cesse à de nouveaux environnements, de nouveaux aliments, de nouvelles situations ; on passe facilement du stress à l’excitation, et vice versa. On expose donc notre corps à plusieurs facteurs qui influent directement sur la digestion !

La nourriture : trop de gras, trop d’alcool, pas assez équilibré…

C’est le critère le plus évident. En voyage, on peut rarement continuer notre petit régime habituel : on mange ce qu’on trouve, on ne peut pas souvent cuisiner, etc.

Sans parler des mauvaises bactéries qui peuvent se retrouver dans notre nourriture, une alimentation déséquilibrée peut largement influencer la flore intestinale, et la digestion. Quelques exemples :

  • Pas assez de légumes : manque de fibres, du coup, manque de densité du caca.
  • Manger trop gras : ce n’est pas un scoop, manger gras déséquilibre la flore intestinale et sollicite trop le système digestif, qui se fatigue.
  • Manger trop : il faut bien admettre qu’on se laisse plus facilement aller à des excès en voyage ! Or, les repas trop copieux fatiguent notre corps, qui doit travailler beaucoup plus que d’habitude pour évacuer tout ça…
  • Boire de l’alcool : même si c’est marrant, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Mais sachez que notre système digestif déteste l’alcool : il détruit la flore intestinale, irrite la paroi de notre intestin. Et l’éventuelle petite cigarette qui va avec votre verre continue d’agresser votre corps, et notamment votre estomac…

De l’eau, il me faut de l’eau (mais de la bonne) !

En voyage, c’est la déshydratation qui nous guette : exposition à des temps secs, oubli de boire, avion… Et ça, la digestion n’aime pas du tout : votre usine à excrément a un grand besoin d’eau pour fonctionner !

Oui, mais attention ! Dans certains pays, l’eau peut aussi véhiculer des maladies : virus, parasites, bactéries… Sans aller jusque là, une eau différente de celle que nous avons l’habitude de boire, même non contaminée, peut perturber notre digestion, qui ne comprend pas pourquoi on n’y trouve pas la même quantité de minéraux ou de magnésium que d’habitude, par exemple.

L’altitude : aller plus (trop) haut !

La Bolivie, c’est beau, mais c’est haut. Or, en altitude, notre corps lutte… D’où une digestion beaucoup plus lente et parfois chaotique, entre diarrhée carabinée et constipation obstinée.

L’avion, c’est pas bon pour la digestion

Alors là, j’avoue avoir appris quelque chose. Apparemment, l’air de l’avion est très sec. Notre corps a donc tendance à se déshydrater en avion, ce qui n’est pas terrible pour la digestion. Malgré la cabine pressurisée, il ressent également la montée en altitude (il est pas stupide, non plus). Du coup, il ralentit la digestion comme il le fait en altitude…

L’un dans l’autre, l’avion a donc tendance à perturber notre digestion. Si vous voulez en savoir plus sur les effets bizarres de l’avion, je vous conseille cet article du Huffington.

Le stress, ennemi de la digestion

Le stress est un puissant facteur perturbant pour l’intestin. C’est pour ça qu’on a mal au ventre quand on est stressé, qu’on « se chie dessus » quand on a peur, qu’on « est constipé » quand on est tétanisé… Ainsi, un imprévu (c’est-à-dire, en voyage, tout le temps) et voilà : notre système digestif est tout chose, et fait n’importe quoi…

Les changements de rythme : l’intestin préfère sa routine

Si notre système digestif était un être humain, ce serait un petit vieux en charentaises : il n’aime pas qu’on change ses habitudes.

Or, changer d’habitude, c’est le principe du voyage : fini le métro-boulot-dodo cinq jours sur sept, et bonjour les horaires aléatoires, les toilettes qu’on trouve enfin au bout de quatre heures de serrage de fesses en trek, les cacas évacués en cinq secondes pour cause de départ du bus imminent, le caca qui ne veut plus sortir, intimidé par des toilettes nauséabondes aux portes ajourées…

Votre système digestif, qui aimait si fort votre CDI aux horaires tellement routiniers, se demande pourquoi, soudainement, êtes vous si dur avec lui ? Dans ces conditions, les employés de votre usine à excréments peuvent vite vous faire la tête et baisser la qualité de leur travail – quand ce n’est pas une grève générale !

Quand il faut, il faut ! Mème de Flo et Sarah de Mon van au calme, un couple (drôle) qui a ouvert une page Facebook (drôle) et un blog pour vous aider à construire votre van en PVT (utile).

Le manque d’activité physique

Les runners, même du dimanche, l’auront expérimenté : la digestion s’active quand on a une activité physique. Or, en voyage, on se laisse parfois aller au farniente… Ce qui n’est pas bon pour notre caca, sachez-le.

Les maladies qui affectent notre système digestif

Si les problèmes digestifs sont parfois purement fonctionnels et anodins, ils peuvent aussi être le signe d’un trouble plus sérieux d’origine virale ou bactérienne. Les premiers réflexes à adopter en cas de doutes : se reposer, manger des bonnes choses, s’hydrater et évidemment consulter un médecin si les symptômes persistent.

Maladies (virus, parasites, bactéries…) courantes en voyage

  • La plus connue, c’est évidemment la tourista, ou diarrhée du voyageur. D’après le Vidal, elle « survient généralement dans les premiers jours du voyage et dure de quelques heures à cinq jours ». Les symptômes habituels : trois à six selles liquides par jour, nausées, douleurs abdominales, perte d’appétit, fièvre…
    Elle est très pénible mais est la plupart du temps, bénigne : elle passera souvent d’elle même avec du repos, une bonne hydratation et de la patience.
  • L’hépatite A, assez courante, fatigante mais souvent sans gravité. Elle se traduit par de nombreux signes proches de la grippe, parmi lesquels la perte d’appétit et les nausées.
  • Vous pouvez aussi avoir été infecté par les amibes, des parasites microscopiques notamment présents dans les régions tropicales d’Afrique et d’Asie. L’amibiase intestinale (ou colique) se caractérise par douleurs abdominales et diarrhées fréquentes (aspect glaireux et sanglant).
  • Les diarrhées accompagnées de fièvre, de vomissements, de fatigues… Sont des symptômes que l’on trouve dans la plupart des maladies transmises par les moustiques : zika, dengue, chikungunya, paludisme, fièvre jaune
  • La fièvre typhoïde, présente d’après le Vidal dans « dans des régions où l’hygiène est précaire, notamment dans les pays en développement d’Afrique, d’Asie, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. L’Inde semble le pays présentant le plus de risques.« 
  • etc. (il y en a plein d’autres !)

Il faut rester prudent sans tomber dans la parano !

Un système digestif peut se dérégler à cause d’une simple contrariété. Mais parallèlement, vous noterez que la majorité des maladies plus ou moins graves de ce monde comptent diarrhées et vomissements parmi leurs symptômes… Ainsi, vomissements et diarrhées peuvent être anodins comme très graves.

Qu’on se le dise, ce n’est pas parce que vous faites un petit vomito qu’il faut vous rendre aux urgences… Restez simplement à l’écoute de votre corps et allez voir un médecin si vous sentez que quelque chose d’anormal se trame.

5 règles pour éviter les problèmes intestinaux en voyage

Maintenant que vous avez la théorie, passons à la pratique : Comment avoir une bonne digestion, même en voyage ? Avertissement : Malgré tout, sachez qu’il est quasiment impossible de partir en voyage sans avoir quelques désagrément digestifs (sorry). Ça fait partie de la vie de l’aventurier.

Règle n°1 : les vaccins adaptés tu feras

Avant de partir, il est essentiel (voire, pour la plupart des PVT, obligatoire) d’aller faire un tour chez votre médecin traitant. Expliquez lui votre projet, et notamment les pays que vous allez traverser : il sera à même de vous dire quels vaccins sont nécessaires pour vous protéger des maladies les plus graves qui vagabondent dans ces zones.

Règle n°2 : ta trousse à pharmacie tu rempliras

Toujours chez le médecin, demandez-lui de vous indiquer voire de vous prescrire (en fonction de vos sensibilités et de vos allergies) des médicaments à prendre en auto-médication en cas de diarrhée, de constipation, problèmes digestifs… Si vous avez la digestion sensible, demandez lui, par exemple, ce qu’il pense des probiotiques.

Préparer sa trousse à pharmacie de voyage comme un pro

Check-list des choses à demander à votre médecin avant de partir

  • Quel(s) vaccins dois-je faire ?
  • Quelles maladies sont les plus courantes dans le(s) pays que je vais traverser ?
  • En cas d’allergies ou de maladie chronique : Demandez lui un stock de médicaments.
  • En cas de diarrhée : Qu’est ce que je dois faire ? Quels médicaments je peux prendre ?
  • En cas de constipation : Qu’est ce que je dois faire ? Quels médicaments je peux prendre ?

Règle n°3 : ta flore intestinale tu bichoneras

La flore intestinale, ou microbiote intestinal, désigne les bactéries et autres micro-organismes qui s’occupent de décomposer les aliments pour nourrir votre corps (d’un côté) et en faire du caca (de l’autre). Une digestion qui marche bien, c’est donc d’abord une flore intestinale propre et efficace :

« La propreté dans un intestin, c’est un peu comme la propreté dans une forêt. […] Une forêt est considérée comme propre quand elle est équilibrée du point de vue des plantes utiles qui la peuplent. On peut bien sûr y contribuer : en ajoutant d’autres plantes et en espérant qu’elles se développent bien. En repérant ses plantes préférées et en en prenant soin pour qu’elles croissent et se multiplient. »

Le Charme discret de l’intestin, de Giulia Enders

Si chaque personne a une flore intestinale bien à elle, il est donc possible de la renforcer avec des aliments flore intestinale’s friendly.

Pour une bonne flore intestinale ?

  • Mangez des fibres : fruits et légumes, céréales complètes, légumineuses…
  • Mangez des probiotiques naturels : yaourts, kefir, kombutcha…
  • Éventuellement mangez des probiotiques artificiels, sous forme de compléments alimentaires. Mais demandez conseil à votre médecin au préalable.
  • Faites de l’activité physique : footing, marche, nage…

Ce que déteste la flore intestinale ?

  • Trop de viande, notamment de la viande rouge.
  • Trop de sucres.
  • De manière générale, si vous mangez trop de quoi que ce soit, l’équilibre entre les bactéries de votre flore intestinale est rompu : la digestion ne peut pas se faire de manière fluide.

Règle n°4 : beaucoup d’eau tu boiras !

On ne le dira jamais assez : l’eau, c’est la vie. Quel que soit votre état digestif, l’eau vous sera toujours utile : elle aide à résoudre la constipation car elle aide à mouler votre caca, et elle vous garde hydraté en cas de diarrhée. L’eau, c’est la vie, on vous dit !

Si vous êtes dans un pays où l’eau du robinet n’est pas top, il y a une alternative aux bouteilles d’eau en plastique : les pastilles purificatrices, ou mieux, la gourde filtrante (voir notre liste d’accessoires).

Règle n° 5 : « Boil it, cook it, peel it »

Une fois sur place, c’est LA règle de base : au maximum, faites bouillir l’eau que vous buvez ou dans laquelle vous cuisinez (ou filtrez la), épluchez et faites cuire les légumes et aliments que vous consommez.

Évidemment, on parle ici d’un idéal : quand vous êtes au fin fond de la Bolivie et que vous mangez au marché, vous n’allez pas demander à la cuisinière d’éplucher les patates pour vos beaux yeux… Donc adaptez-vous, mais en gardant cette règle en tête. Ainsi, vous pouvez par exemple choisir des légumes cuits plutôt qu’une salade, prendre un thé comme boisson pour éviter l’eau…

Faut-il éviter de manger dans les petits marchés (par exemple en Amérique latine) ?

Après un an de PVT en Amérique latine et nombre de repas pris dans des marchés agités et populaires, nous n’avons jamais été malades.

Du coup, on a développé un théorie : malgré un niveau d’hygiène pas toujours top, il faut avouer que ces marchés ont beaucoup de succès. Les produits ne restent ainsi jamais bien longtemps dans la marmite, les bactéries n’ont donc pas vraiment le temps de s’y développer… Contrairement aux restos plus chics et plus touristiques où, faute de demande, vos plats vous attendent parfois depuis plusieurs heures. Bon, c’est notre théorie hein, mais dans notre cas, elle s’est vérifiée !

Remèdes contre la diarrhée, la constipation et les vomissements

Pas question d’automédication ici, mais plutôt de bons réflexes face aux désagréments d’un intestin perturbé. Gardez toutefois en tête qu’en cas de doutes, symptômes violents ou persistants, il ne faut pas hésiter à consulter un médecin !

Que faire en cas de diarrhée ?

Anne-Laure, notre docteur en chef, est catégorique : en cas de diarrhée, mettez votre intestin (et vous-même, du coup) au repos. Faites vous un programme farniente et nourriture digestion friendly. Et surveillez l’évolution de vos symptômes !

À manger pour ne plus faire caca mou ?

  • Pour Anne-Laure, l’idéal est un régime à base de riz : facile à digérer, mais qui donne de la consistance à vos selles. Pour des questions de goût, vous pouvez ajouter des petits condiments : parmesan par exemple…
  • En dessert, misez sur la banane, pour les mêmes raisons. En plus de ça, la banane est bourrée de magnésium, qui régule le système nerveux… Et donc, qui peut agir positivement sur la digestion.
  • Consommez aussi des yaourts natures, source de probiotiques naturels, qui aident votre flore intestinale à se rééquilibrer.
  • Buvez beaucoup, beaucoup d’eau !
  • Quelques remèdes de grand-mère : la tisane de thym, ou la tisane de fenouil, deux plantes connues pour limiter les troubles digestifs ; le charbon végétal, pris en complément alimentaire ; ou encore le jus de carotte (mais attention de ne pas en abuser : il pourrait accentuer la diarrhée).

A éviter en cas de diarrhée ?

  • Les épices, les aliments gras, trop sucrés, et l’alcool qui irritent l’intestin.
  • Le lait.
  • Les fruits comme les pommes, oranges, les légumes crus, les légumineuses, le chou…
  • Les jus de fruit.

Détendez vous !

On l’a dit, le système digestif est très sensible aux émotions. Ainsi, vous pouvez bien manger du riz pendant trois jours, si vous passez ces trois jours à penser au retard que vous prenez sur votre voyage/recherche d’emploi, votre repos risque de ne pas être très efficace… Reposez vous, détendez vous, prenez soin de vous !

Que faire en cas de constipation ?

Moins handicapante que la diarrhée, ceux qui l’ont expérimenté le savent : la constipation reste très désagréable – surtout au bout de quelques jours, quand on a l’impression de peser 4500 kg et d’avoir doublé de volume…

Elle est souvent le résultat de problèmes fonctionnels : déshydratation, altitude, stress, manque de rythme… Donc, en cas de constipation qui dure, comme pour la diarrhée, la première des nécessités est de se poser, de se détendre, de manger à heures fixes et de manière équilibrée. De soigner notre triangle du caca, en somme.

À manger pour réussir à faire caca ?

  • Manger des légumes, notamment verts, cuits à fond (les légumes crus sont plus difficiles à digérer, et produisent des gaz)
  • Boire de l’eau, beaucoup d’eau, des litres d’eau !
  • Manger des fibres : c’est-à-dire, un maximum de céréales complètes – sauf le riz, qui ralentit la digestion.
  • Vous pouvez ajouter à cette liste des remèdes de grand-mère : tisane de fenouil, pruneaux, huile de lin

À éviter en cas de constipation ?

  • Tout ce qui produit de la fermentation : boissons gazeuses, choux, pois, artichauts…
  • Ce qui ralentit la digestion : notamment banane, riz, carottes cuites.

Tester l’activité physique

Si vous ne vous sentez pas trop mal en terme d’énergie, un petit footing ou une grande marche pourrait très bien remettre tout ça en route.

Faire caca accroupi !

Ce n’est pas une légende : la position dans laquelle, traditionnellement, nous déféquons, est tout ce qu’il y a de plus absurde d’un point de vue physiologique. D’après Giulia Enders, médecin :

La sortie de secours de notre système digestif n’est pas conçue pour s’ouvrir tant que nous sommes assis ou debout.

Le Charme discret de l’intestin, Giulia Enders

Elle cite les résultats d’une étude du médecin Dov Sikirov :

En position accroupie, faire ses besoins prenait en moyenne 50 secondes […] tandis qu’en position assise, la même procédure durait en moyenne 130 secondes.

Le Charme discret de l’intestin, Giulia Enders

CQFD.

Ce gif très connu (et que j’adore) est en fait une pub pour le Squatty Potty, un petit tabouret à mettre au pied des toilettes pour sur-élever les jambes. Pas bête la licorne !

Ainsi, si votre production digestive a du mal à sortir, essayez de lui faciliter la vie : dans l’idéal, trouvez des toilettes à la turque. Si ce n’est pas possible, alors plusieurs solutions : relever vos jambes à l’aide d’un petit tabouret ou d’une pile de livre… Voire s’accroupir en mettant directement les pieds sur la cuvette !

Que faire en cas de vomissements ?

Autre dérèglement du système digestif, quand ça sort par l’autre côté : les vomissements. Dans ce cas, pas grand chose à faire, si ce n’est attendre tout en surveillant l’évolution – et bien sûr, aller consulter si vous avez l’impression que ça ne passe pas.

En attendant, Anne-Laure conseille de bien s’hydrater. Comme les vomissement acidifient l’estomac, on peut aussi tenter de compenser en mangeant des aliments au pH basique.

À manger en cas de vomissements ?

  • Banane
  • Noix de coco

À éviter en cas de vomissements ?

  • Les aliments acides : tomate, concombre, citron…

Quand faut-il s’inquiéter des troubles digestifs – et aller consulter ?

Pour Anne-Laure, plusieurs signes devraient commencer à vous inquiéter et vous pousser à consulter :

  • Une température élevée. Comme on n’a pas toujours un thermomètre sur de soi, elle conseille de jauger en fonction de sa fébrilité : Pouvez-vous vous lever ? Avez vous besoin de 12 couvertures pour vous sentir bien ?
  • Vomissements qui empêchent d’absorber quoi que ce soit – et notamment des éventuels médicaments.
  • Selles contenant du sang ou des glaires.
  • Une diarrhée qui contient uniquement de l’eau, qui peut être un signe de diarrhée bactérienne – et qui, en plus, peut être dangereuse car elle vous déshydrate sévèrement.
  • La durée de vos symptômes : au-delà de 48 heures de symptômes intenses (diarrhée, fièvre, etc.), il est prudent de consulter.

Entre un trouble bénin et un trouble plus sérieux, la limite n’est pas très claire… Mais Anne-Laure conseille avant tout de faire confiance à ses sensations, et d’aller consulter au moindre doute.

Accessoires utiles et/ou insolites pour faire caca en voyage

Pour s’assurer des cacas produits dans les meilleures conditions, l’être humain est capable de merveilleuses inventions. Un petit florilège ici, à glisser dans votre sac à dos ou simplement à étudier pour rigoler…

Les accessoires à emporter absolument en voyage

La gourde filtrante

L’eau peut véhiculer toutes sortes de virus et nous rendre malades. Avec une gourde filtrante, problème résolu : vous pouvez boire l’eau du robinet, où que vous soyez. Non seulement c’est pratique, mais ça évite aussi d’acheter de l’eau en bouteille, et d’augmenter votre empreinte carbone (déjà pas jolie jolie quand vous êtes à 10000 kilomètres de chez vous…)

Voir la version souple

La paille filtrante

Variante de la gourde filtrante, mais version personnelle.

Pastilles pour purifier l’eau

Ces petites pastilles que l’on met dans l’eau éliminent toutes les bactéries qui s’y trouvent. Bon, pour un long voyage, c’est pas super pratique : si vous partez un an, il vous faudra un sacré stock de tablettes… Pour les cas d’urgence, donc.

Spray V.I.Poo : à l’aise en toutes situations

Oui, ça existe : des gens ont inventé un spray qu’on met dans les toilettes pour que ça ne sente pas le caca quand on sort. Je vous conseille vivement de regarder la pub entre amis, histoire de se prendre un petit fou rire collectif (et le fou rire, c’est bon pour le moral, donc pour le caca !)

Les toilettes pliables

N’avez vous jamais rêvé de faire caca bien assis en admirant la nature ? C’est possible ! Avec ces toilettes pliables, vous pouvez installer votre trône où bon vous semble. En plus, c’est hyper pratique à faire rentrer dans un sac à dos…

Le bidet portable

Le principe : plutôt que de laisser trainer votre papier toilette partout, apprenez à vous nettoyer le derrière à l’eau ! Ça demande un peu d’abnégation la première fois, mais on s’habitue vite… D’autant que ça vous évite de charrier votre bout de papier toilette crado jusqu’à la prochaine poubelle – soit dans 18 kilomètres. Bon, cela dit, il me semble que l’objet en lui-même est un peu en trop : une simple bouteille d’eau fait aussi bien l’affaire !

Références : livres et films pour mieux comprendre votre caca

Comme je vous le disais, j’ai pas mal étudié le sujet pour assouvir ma passion du système digestif et écrire cet article. Je vous propose deux livres et un documentaire Arte pour tout comprendre sur la magie du caca.

Le charme discret de l’intestin
de Giulia Enders

La bible pour comprendre la digestion et ses liens avec le mental. Si, comme moi, vous êtes fascinés par le corps humain, vous allez adorer. En plus, c’est très bien écrit : pas besoin d’avoir fait 10 ans de médecine, c’est vulgarisé tout en restant très précis.

Au cœur du caca
de Bunpei Yorifuji et Koichiro Fujita

Un joli petit livre dessiné pour comprendre ce que les auteurs appellent joliment « l’usine à produire les excréments ». C’est drôle, instructif, et presque poétique : ils rendent un véritable hommage au caca, considérant que « une vie épanouie, cela suppose de beaux caca »… Et qu’il faut donc soigner et aimer son caca pour être heureux. C’est beau non ?

Le ventre, notre deuxième cerveau
[Documentaire]

Ce documentaire d’Arte se concentre sur une découverte scientifique assez récente : le lien entre ce qui se passe dans notre ventre, et nos émotions. Après avoir vu ça, je vous garantis que vous ne prendrez plus votre digestion à la légère !

Regarder en VOD sur Arte boutique

Et vous, quelles sont vos histoires de caca ?

Partagez votre histoire de caca en voyage dans les commentaires.

Julie

En m'approchant (dangereusement) de la trentaine, j'ai eu envie de prendre un peu d’air frais pour cette décennie qui commence. Après un premier bain de pieds en Turquie en 2015, c'est le grand plongeon début janvier 2017, avec un PVT Argentine, cette fois en compagnie de mon amoureux de presque toujours, Romain. Notre devise de voyage : curiosité, improvisation et contemplation !

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Alexandre
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Alexandre
27 février 2024 00:37

Bon…..nous parlons d’histoires de caca en voyage ici, alors je vais vous raconter le mien. Il y’a plus d’un an pendant les fêtes, mes parents avaient loué un chalet dans le nord du Canada. Un matin, j’étais parti seul en randonnée nordique (raquette/ ski de fond) en forêt. Au bout d’une heure ou deux, j’ai eu très envie de faire caca et je savais que je n’avais pas le temps de retourner au chalet pour aller au toilette. J’ai jamais fait ça dehors. Toujours dans une toilette. Bon…..Une première pour moi. Je regardais autour de moi et j’ai vu un… Lire la suite »

Antonin
Kowala
Antonin
29 février 2024 18:32
En réponse à  Alexandre

Merci pour cet incroyable témoignage Alexandre 🤔

Fanie
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Fanie
8 août 2023 23:12

Bonjour, J’étais étudiante a l’U de Mtl et depuis quelques semaines, j’ai décrochée un emploi dans le nord Québécois, a plus de 1000 km de non patelin urbain à tant que écologiste et animatrice. Dans mon cas, je ne peux pas vraiment de parler de voyage, mais d’un changement radical d’un milieu de vie auquel j’étais habituée. Et je suis tombée en amour avec ce milieu….de la vie urbaine a très lointain dans la forêt. Je dois faire partie des chanceuse car je n’aie jamais eu de problèmes de diarrhée ou de constipation depuis mon arrivée il y’a quelques mois.… Lire la suite »

Elodie
Follower
Elodie
7 juillet 2020 00:04

Haha j’adore cet article, je trouve qu’on en trouve pas assez parlant du.. caca ! Alors que c’est quasiment c’est ce que l’on fait tout les jours et que c’est aussi important que l’alimentation ou trouver un endroit où dormir en voyage, pour se sentir bien ! Mais moi ce qui me perturbe mon transit c’est surtout (moment de confession intime)… de faire caca dans des toilettes « publiques » ! Je n’arrive pas à me détendre correctement XD J’ai tendance à trop rationaliser cet acte (bruit, odeur, temps…) . Parce que oui, il y a 2 sphincters qui doivent se détendre… Lire la suite »

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